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s’est introduit : ces sortes d’invectives causoient du scandale, & révoltoient les ouailles contre les Pasteurs[1].


Oüir, entendre.

Ouyr se dit proprement d’un son, & d’un bruit qui ne dure pas ; dés qu’on ouyt gronder l’orage qui vint fondre sur l’Empire[2].

Entendre se dit plûtost d’un discours ou d’un bruit qui dure, & qui a de l’estenduë ; comme ; j’ay entendu un bon Sermon, je l’ay entendu jouer de l’épinette pendant plus d’une heure.


Ourdir.

Peut-estre, dit M. Patru, la verrons-nous un jour rompre de ses propres mains la trame qu’elle a ourdie[3] ; ce mot a beaucoup de grace. C’est un ouvrage d’iniquité, une trame ourdie par les Concubines d’Antoine[4].


Ouvrages.

Ce mot est toûjours masculin au singulier, en quelque sens qu’il se prenne : mais estant mis

  1. Vie de S. Ignace.
  2. Oraison Funebre de la Reine, par M. Fléch.
  3. Plaid. de M. Patru.
  4. Traduct. nouv. de la 2. Phil.