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c’est une grande chose que de sçavoir se taire.

Nous avons plusieurs exemples de cela dans nos meilleurs Auteurs : le Legislateur des Juifs, qui n’estoit pas un homme ordinaire[1], ce qui est beaucoup plus fort que s’il y avoit. Le Legislateur des Juifs qui estoit un homme extraordinaire.

« Nous éviterons ce défaut si nous apprenons à en bien juger, ce qui n’est pas une chose peu difficile[2]. » Cette proposition négative à plus de grace que s’il y avoit : ce qui est une chose fort difficile. Ce sont de petites délicatesses qu’il ne faut pas négliger, quand on veut écrire poliment.


N’en déplaise.

Cette expression est agréable dans le discours familier, n’en déplaise à M. Ménage[3], dit le Pere Bouhours. M. de Vaugelas ne croit pas qu’il soit dé-

  1. Traité du sublime.
  2. Art de parler.
  3. Remarq. nouv.