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Dits, mots, sentences.

Autrefois on disoit des dits, de beaux dits, pour de belles paroles, de belles sentences. Des dits spirituels ; des dits agreables ; mais je ne sçay si aujourd’huy on pourroit se servir de ce mot. Un Auteur cependant fort poly & fort élégant, dit dans le jugement qu’il fait de Sénéque. « Il ne nous reste rien qu’on puisse dire seulement estre d’Alexandre, que certains dits spirituels d’un tour admirable, qui nous laissent une impression égale de la grandeur de son ame, & de la vivacité de son esprit. » S. Evremont.


Divertir, detourner.

Ce verbe est d’usage en ce sens, il n’y a rien qui divertisse tant l’esprit de l’estude. Il est si fort attaché à cela, qu’on ne l’en sçauroit divertir. Divertir signifie quelquefois enlever, comme : divertir l’argent du public.