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Déprendre.

M. l’Abbé Danet a écrit dans un certain Dictionnaire François Latin, que ce terme avoit vieilly dans nostre Langue, mais il s’est trompé ; & ceux qui sçavent ce que c’est que de bien parler ne reprendront jamais le Traducteur des Lettres de Saint Augustin d’avoir dit ; « prenez garde qu’il ne vous arrive de demeurer attaché au mal, comme si vous estiez assuré que la grace viendra tout d’un coup en déprendre vostre volonté pour la porter au bien. Jesus-Christ nous a dépris & détachez du commerce des choses de la terre ». Ce mot a quelque chose d’agréable, & je crois qu’on peut dire aujourd’huy, avec la mesme grace que l’a dit autrefois M. de Balzac, les mélancholiques ne se déprennent pas si aisément de leurs passions[1].

  1. Lettres de Balzac liv. 18. lett. 7.