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tout en bien, & qui donnent plus volontiers leurs excuses aux fautes d’autruy, qu’aux leurs propres. Si donc on peut donner des excuses aux fautes d’autruy, pourquoy ceux qui ont manqué, ne les pourront-ils pas demander ? & pourquoy ne pourray-je pas dire, je vous prie M. de me traiter toûjours avec vostre bonté ordinaire, & de ne pas me refuser de ces excuses charitables que vous accordez si obligeamment aux fautes d’autruy ; C’est donc une fausse raison pour condamner la phrase de je vous demande excuse, que de dire que l’excuse ne se demande pas, mais se donne par celuy qui veut estre excusé.

On peut voir cependant par ces exemples que demander excuse a quelque chose de moins fort, que demander pardon, car quand on demande excuse, on demande de n’estre pas regardé comme coupable ; au lieu que