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en apporte n’est qu’apparente ; afin, dit-il, que cette phrase fust bonne, il faudroit que celuy à qui on dit, je vous demande excuse, pût répondre, je vous accorde l’excuse que vous me demandez ; ce qui ne se peut raisonnablement, puis que c’est à luy au contraire de recevoir l’excuse, & à celuy qui s’excuse de la donner. Je dis que cette raison n’est qu’apparente ; car on persuaderoit par là qu’excusez moy. Je vous prie de m’excuser, seroient aussi de mauvaises phrases : afin qu’excusez-moy fust bon (peut-on dire) il faudroit de mesme que celuy à qui je le dis pust répondre raisonnablement : je vous excuse ; or cela ne se peut, puis que ce n’est pas à luy de m’excuser, mais à moy : de mesme que ce n’est pas à luy de me donner excuse, mais à moy de la luy donner. Ce qu’il y a donc à remarquer là-dessus, est qu’il