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que chose de plus considerable.


Courre, courir.

On dit courre le cerf, courre ou courir la poste, mais on dira il ne fait que courir tout le jour, & non courre. M. de Voiture néanmoins prétend que courre est toûjours meilleur que courir ; mais comme le langage a un peu changé depuis ce temps-là, on ne doit pas s’en tenir tout-à-fait à son sentiment. Voicy ce qu’il dit de ce mot, écrivant à M. Costar sur des doutes qu’il luy avoit proposez, « courre est plus en usage que courir & plus de la cour. Mais courir n’est pas mauvais, & la rime de mourir & de secourir, fera que les Poëtes le maintiendront le plus qu’ils pourront ; on en peut user trois fois la semaine ». On dit ordinairement courre le hazard, mieux que courir, c’est aussi comme parle M. d’Ablancourt,