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noms de tout ce qui peut tomber ordinairement sous nos sens, afin que quand on en voudroit parler, on ne fust pas contraint de recourir à ce pauvre mot de chose, l’azile de l’ignorance ; c’est à quoy on ne s’attache pas assez aujourd’huy ; jusques-là même qu’à tout bien considerer, il est vray de dire que la plûpart ne sçavent pas la moindre partie de la langue de leur païs ; car enfin il ne faut pas s’imaginer que les termes de chaque art soient comme barbares, & ne tiennent pas rang parmy les mots de la Langue. Un Architecte, comme dit M. Furetiere, parle aussi bon François en parlant de modules, de plaintes, de stilobates, &c. & un homme de guerre en parlant de casemates, de merlons, & de sarrasines, qu’un Courtisan en parlant d’alcoves, d’estrades & de lustre ; un Avocat avec ses termes de pratique, ne laisse pas