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dre de le dire, car il convient à tout ; il n’y a rien qu’on ne puisse appeler du nom de chose aussi bien que de cecy & de cela. Quoy que ce vice ne soit pas considerable dans la conversation, à cause du peu de temps qu’on y a d’examiner toutes les expressions dont on se sert ; il est vray néanmoins qu’il le devient beaucoup, lors qu’on voit qu’il part non pas de la précipitation que l’on a de s’exprimer, mais de l’ignorance véritable où l’on est d’un mot. Ce qui arrive assez souvent dans ce qui regarde les Arts. Combien de gens, par exemple, en parlant de ces grosses séparations de pierre qui se voyent dans les croisées des vieux bâtimens ont coûtume de dire, ces choses de pierre sont bien vilaines, ne sçachant pas le nom de meneaux que les Architectes y donnent ; c’est pourquoy il seroit important qu’on apprist les