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vent aussi il fait entendre que ce qu’on en fait n’est que par maniere d’acquit, il revient au mot d’un peu dont on se sert en mille occasions ; dites-moy un peu, voyez un peu, si &c. on peut encore remarquer ces manieres de parler familieres : où voir se dit de choses qu’on ne sçauroit voir : vous dites que vous chantez mieux que luy, voyons : voyez ce qu’il dit, rien n’est moins vray : voyez quel mensonge, voyez un peu la fourberie, voyez quel bruit, voyez le tintamarre, &c.


Ne voir goutte.

C’est une maniere de parler que quelques personnes condamnent, & qui est neanmoins bonne : je sçai bien qu’elle n’est pas du stile sublime, mais elle a sa place dans le discours familier, elle y est même assez élegante quelquefois. Et je trouve