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On n’en est pas demeuré là, on a ensuite fait servir cette maniere de parler à presque toutes les exagerations, en sorte qu’il y a des rencontres, où examinée à la rigueur, elle ne paroît pas avoir de sens ; comme : manger tant que terre, faire tant que terre, gronder tant que terre, se fâcher tant que terre : ce que l’usage a neanmoins recû, en sorte que ce ne seroit point une faute de dire, dans le discours familier : ils se mirent à boire tant que terre, ils se sont dit des injures tant que terre, ils se sont querellez tant que terre.

Je crois cependant que lors qu’on dit : manger, ou boire tant que terre, le sens pourroit bien être, manger ou boire autant que la terre sçauroit faire, comme lors qu’on dit : dormir tant que terre, c’est à dire au-