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heureux, quoi qu’on l’écrive de cette derniere façon ; c’est condamner la prononciation de toute la Cour, & faire voir une grande attache pour sa Province. Ce n’est pas moins se tromper, de croire qu’il faille prononcer Moïse, parce qu’on l’écrit de la sorte, & non Mouise ; oiseau, & non ouaiseau, quoy qu’on écrive oiseau.


Des deux dernieres syllabes
de Passion, action, &c.

C’est avoir bien de la déference pour le theatre que de s’imaginer, que parce que les Comediens prononcent passi-on, acti-on, réjou-ir, éblou-ir, il faille prononcer de même dans la Prose ; il n’y a que les Gascons, les Provençaux, & quelques autres Provinciaux qui prononcent de la sorte. Dans les Vers cette prononciation est la