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pour mépriser d’autres gens qu’on ne louë pas de même, quoy qu’on ait la même occasion de les loüer. »

Cela n’est pas clair non plus, car il n’y a encore là qu’une espece de flatterie ; il falloit dire, il y a deux autres especes de flatterie qui ne sont pas moins à blâmer : la premiere, c’est lors qu’on louë d’une chose veritable & vrayement digne de loüange, pour corrompre ceux qu’on louë ; la seconde, lors qu’on le fait pour mépriser d’autres gens qu’on ne louë pas de même, quoi qu’on ait la même occasion de le faire.

Autre Exemple.

Comment ose t-il avancer à la veuë de toute la France, que c’est une audace blâmable dans un Ecrivain de cette qualité, que d’écrire à un jeune Prince sur les vertus les plus convenables à sa condition[1] ? Y a-t-il quelque

  1. P. 184.