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Adonis même eut besoin de parure.

Anaximandre.

Vous me donnez des conseils merveilleux !
Qui ? moi ? j'irais faire l'avantageux,
D'un jeune fat copier la folie,
Et posément jouer l'étourderie ?
Je me ferais siffler, montrer au doigt.
Mon air léger paraîtrait gauche et froid...
Et cependant, jugez de ma faiblesse
Et du pouvoir d'un aveugle tendresse,
Si je voyais, pour plaire à votre sœur,
Qu'il me fallut changer de ton, d'humeur,
Devenir fat et galant malhabile,
Me faire enfin chansonner par la ville,
De mon amour tel est l'indigne excès,
Je crois encor que je m'y résoudrais.
Heureux, content, si me rendant justice
Elle sentait le prix du sacrifice,
Et si son cœur, comme le mien épris,
M'aidait du moins à braver le mépris !

Phrosine.

Vous devenez déjà plus raisonnable :
Sans être fat, on peut être agréable,
Faire sa cour, prendre le ton galant,
Et... par exemple, il vous manque un talent.

Anaximandre.

Lequel ?

Phrosine.

Je vais vous paraître un pe