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Un moraliste, en ses réflexions,
Voit le néant des folles passions :
Il fuit l'orgueil, les soupçons, les querelles.
Surtout l'amour et les appas des belles ;
Car c'est le piège où le plus sage est pris ;
Qu'en dites-vous ?

Anaximandre.

Je suis de votre avis :
Oui, l'amour est un piège redoutable,
Un piège affreux, peut-être inévitable :
Trop rarement on fait s'en garantir.
On le déteste, et l'on vient y périr.

Phrosine.

Ah ! c'est du moins une folie aimable ;
C'est la plus douce et la plus excusable ;
Et tel tout haut déclame avec rigueur
Contre l'amour, qui brûle au fond du cœur.
Je m'y connais : aisément je devine....

Anaximandre.

Comment ? De qui parlez-vous là, Phrosine ?
Ce ton railleur...,

Phrosine.

Mon Dieu ! point de courroux :
Eh ! qui vous dit que l'on parle de vous ?
Seriez-vous donc amoureux ?

Anaximandre, à part.

La traîtresse sait mon secret,
Et rit de ma faiblesse.
À Phrosine.