Dans sa douleur, il gronde, il s'apostrophe :
Vous en tenez, Monsieur le philosophe ;
Nous parviendrons à vous faire jaser :
Jamais Amant sut-il se déguiser
Et renfermer le feu qui le dévore ?
Aimable enfant, ton cœur novice encore,
Toujours paisible et pur comme un beau jour,
Ne fut jamais agité par l'amour :
Heureux cent fois le mortel fait pour plaire,
Qui, t'inspirant un trouble involontaire,
Et dans ton âme éveillant le désir,
Sera l'objet de ton premier soupir !
Fort bien, vraiment ; je m'aperçois qu'un sage
Tient quelquefois un assez doux langage!
Si je pouvais !... Ô Ciel ! tout est perdu :
Je vois Phrosine..... Aurait-elle entendu ?
Cachons mon trouble et ma peine cruelle ;
A Phrosine.
Remettons-nous... C'est vous, Mademoiselle ?
Vous étiez-là, peut-être.... à m'écouter ?
Qui vous écoute est sûr de profiter :
Tous vos discours dictés par la sagesse,
Partent d'un cœur qui n'a point de faiblesse.