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Prouvez-le donc ; je serai satisfaite.

Phrosine.

Tu le veux ?

Aspasie.

Oui ; c'est ce que je souhaite.

Phrosine.

Ma foi, tu vas en avoir le plaisir :
Car j'aperçois notre tuteur venir :
Il semble exprès que le ciel nous l'adresse.
Je veux ici, sans beaucoup de finesse,
Tirer de lui l'aveu de son tourment,
Et qu'il s'explique intelligiblement.
Mais le voici : retire-toi, ma chère,
Et ne dis mot ; le reste est mon affaire.

Aspasie se cache; Phrosine se retire au fond du Théâtre, de manière qu'Anaximandre entre sans l'apercevoir.


Scène V

Anaximandre, Phrosine, Aspasie

En disant ces deux vers elle conduit Anaximandre jusqu'à la coulisse ou est cachée Aspasie ; pendant que le philosophe salue et demeure courbé, elle tire de force Aspasie de sa cachette, la place devant lui, et dit :

Anaximandre, se croyant seul.

C'en est donc fait ; ce funeste poison
A triomphé de toute ma raison.
J'ai beau combattre un amour ridicule,
Son feu cuisant dans mes veines circule,
Il me pénètre, il dévore mon sein,
Et dans mes fers je me débats en vain.

Phrosine, à part.