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Vous savez bien que, lorsque je médite,
Je n'aime pas qu'on me rende visite.
Je m'occupais d'un point très important,
D'où mon repos, d'où mon bonheur dépend,
Et vous prenez ce temps pour me distraire !

Aspasie.

Mon cher Tuteur, si j'ai pu vous déplaire,
J'en suis fâchée, et vous êtes si bon
Que j'obtiendrai sans peine mon pardon.

Anaximandre.

Appuyez moins sur ma bonté, de grâce.
De compliments volontiers je me passe.
Je suis sincère, et hais le ton flatteur.

Aspasie.

Moi vous flatter ? Jamais, mon cher tuteur.
Vous, le soutien de ma timide enfance,
Douteriez-vous de ma reconnaissance ?
Ah ! je suis loin de la bien exprimer.
Vous révérer, vous servir, vous aimer,
Voilà mes vœux et ma plus chère étude ;
Je m'en suis fait une douce habitude.
Depuis cinq ans je n'ai que de beaux jours,
Et c'est à vous que j'en dois l'heureux cours.

Anaximandre. à part

Comment tenir à sa voix de sirène,
Et résister au charme qui m'entraîne ?
Faut-il me voir à ce point asservi ?
A Aspasie.
Mademoiselle, éloignez-vous d'ici ?