Page:André Lacroix - Saint-Marcellin.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nent la route de Saint-Marcellin avec 10 000 fantassins. La ville, « se voyant sans garnison, sans secours et sur le point d’être foudroyée à coups de canon, la batterie etant preste à jouer, se rendit à composition. Le Molar est un château élevé sur un tertre à une arquebusade de la ville ; c’étoit une des maisons de Maugiron ; le duc l’accommoda, y fit quelques fortifications, et y ayant mis de ses gens et dans St Marcellin mena ses gens à une autre entreprise. »

Eustache Piedmont ajoute que Lucquet, capitaine corse, placé dans la ville par Alphonse d’Ornano, refusa énergiquement de se rendre et se plaça à la porte de Chevrières pour y combattre jusqu’à la mort. Mais, touché des prières des habitants, il céda et sortit avec les honneurs de la guerre. De Murinais, laissé dans Saint-Marcellin par le duc de Nemours, fut attaqué, le 19, par une troupe de Corses, embusquée aux faubourgs ; il y eut une sortie et les faubourgs furent livrés aux flammes.

Le 26 août, d’Ornano et Lesdiguières, à la tête de 6 000 hommes de pied et de 1 000 cavaliers, se présentent à minuit devant la ville, divisent leur armée en 4 bataillons et mettent en place leurs sept pièces d’artillerie. Murinais demande à capituler et sort avec armes et bagages, le 28, à huit heures du matin.

D’après Eust. Piedmont, Lesdiguières voulait foudroyer Saint-Marcellin et mettre au fil de l’épée la garnison, « pour montrer que puisque telles bicoques permettent qu’on mène le canon, qu’il est besoin de leur faire la depense. » D’Ornano, au contraire, écouta favorablement les négociateurs et traita avec Murinais « pour éviter la ruine du lieu. »

Ici finit le rôle militaire de la ville, bien que le nom pompeux de Thermopyles, pendant la Révolution, semble indiquer le contraire ; (le souvenir des Grecs et des Romains nous a toujours perdus) : tout se réduisit à l’arrestation de Barnave.