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Organisées plus tard, les milices parurent au siége de Montmélian, sous Henri IV. Saint-Marcellin y envoya vingt-cinq hommes avec un sergent ; Crest et Romans, cent hommes avec un capitaine[1].

Abordons maintenant la période tourmentée, connue sous le nom de guerres de religion, non pour en suivre les péripéties, mais pour esquisser, sous forme d’annales, les faits accomplis dans Saint-Marcellin ou ses alentours.

1562. — Maugiron, catholique zélé et sage politique, ayant remplacé la Motte-Gondrin, échoue devant la Côte-Saint-André et s’empare de Saint-Marcellin, avec l’assentiment de la population. Des Adrets, le 24 juin, se présente devant la ville avec 12 000 hommes et en fait le blocus. Maugiron s’échappe et laisse 1,500 ou 300 hommes pour la défendre, promettant de prompts secours. Des Adrets canonne la porte de Romans, et, maître de la place, passe tout au fil de l’épée, fait pendre Charles Lacombe-Maloc, procureur du roi au bailliage, et le prieur des Carmes. Une partie des soldats vaincus fut précipitée du haut d’une tour que l’on montre encore avec effroi[2].

1567. — Le prince de la Roche-sur-Yon avait nommé du Vache, vibailli, quoique moins appliqué aux lettres qu’aux armes, « où il avoit acquis de la réputation, au dire de Chorier ; » le duc de Montpensier révoque ses provisions[3].

Après la bataille de Saint-Denis (19 novembre), le prince de Condé donne le commandement de 14 000 hommes à Montbrun et à Jacques Cardé, de la maison de Saluces, pour s’opposer à de Gordes et défendre Saint-Marcellin. La ville « ne se trouvoit pas dans une assiette

  1. Chorier, Histoire, II, 767.
  2. Long, La Réforme et les guerres de religion. Chorier, Histoire générale. Collombet, Histoire de la sainte Église de Vienne, etc.
  3. Chorier, Histoire générale, II, 608.