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qu’il n’y est que par foy ; et sur tous autres points principaux de la croyance de l’Église catholique, invocation des saints et autres, led. Cailhe demeura si court, qu’il fut jugé ignare et ne savoir l’Écriture Sainte que grossierement. » — La dispute dura huit heures. « Madame bien souvent lui disoit : Monsieur Cailhe, vous ne resolvés pas la question de M. l’Eleu (Tholosain, élu abbé). Le matin venu, l’on pensoit que Cailhe retourneroit vers M. l’Eleu ; mais, à l’aube du jour, il sortit de Saint-Marcellin et l’on lui mena son cheval. M. Desdiguieres ayant seu la dispute demanda aud. Cailhe : Monsieur Cailhe, vous avez parlé avec M. Toullozan ? — Ouy. — Le pape, dit M. Desdiguieres, a gagné une bataille par cette dispute. » Néanmoins, ajoute le narrateur, « ils sont plus opiniastres que devant. Dieu les ravise et les amène à bon chemin. »[1].

Là s’arrêtent mes renseignements sur le clergé.

VII.

Les faits militaires.

Les troupes delphinales se composaient des vassaux obligés au service militaire, nobles ou roturiers.

Humbert II, informé que le comte de Valentinois se disposait à secourir l’évêque de Valence, ordonna au châtelain de Valcluson de se trouver à Saint-Marcellin quinze jours après la Saint-Jean-Baptiste (24 juin 1340), avec tous ses cavaliers et fantassins, bien approvisionnés de goys (cognées), de faux, de faucilles, de deytraux ou haches et d’autres instruments pour couper les arbres, les vignes et les blés[2].

  1. Eustache Piedmont, Mémoires, ii, 299. — E. Arnaud, Notice historique sur les controverses religieuses, p. 10.
  2. Valbonnais, Mémoires, 51, 57.