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dénote une haute antiquité. Ce beau vase provient des tombeaux d’Agylla ou Caere (auj. Cervetri), où il a été trouvé avec d’autres sous les tumuli, ou collines artificielles de la nécropole de cette antique cité étrusque.

Chabouillet, Cat. du cab. imp., no 3518. — De Witte, Notice sur les vases du Musée Nap. III, p. 12.

Argile commune. — H. 0 m 79. L. a l’orifice 0 m 33.

167. — Urne cinéraire carrée, où est figuré en bas-relief le combat d’Etéocle et de Polynice.

Le théâtre grec a mis en scène les évènements de la guerre fratricide de ces fils maudits d’Œdipe et de Jocaste qui, se disputant le trône de Thèbes, s’entre-tuèrent dans le combat qui devait vider leur querelle ; les tragédies des Sept chefs devant Thèbes, d’Eschyle, des Phéniciennes et des Suppliantes, d’Euripide, les ont fait passer à la postérité, et le poële latin Statius en a fait le sujet du poëme de la Thébaïde. Les Étrusques en avaient voulu conserver d’une manière particulière la mémoire (Winckelmann, Hist. de l’art, I, 138, 163, 164). Le couvercle rectangulaire de l’urne représente le défunt enveloppé dans un linceulet la tête reposant sur l’oreiller ou cervical où il dort pour ne plus se réveiller. La vie a quitté le corps pour faire place au sommeil éternel. La pose est pleine d’abandon et de mollesse.

Les terres cuites, suivant l’usage antique, étaient recouvertes de peinture (Brongniart, Tr. des arts cér., I, p. 307 — De Witte, Expl. des terres cuites ant. du cab. de M. le vicomte de Janzé, p. 3, et Notice sur les vases du Mus. Nap. III, p. 19). Ces couleurs étaient terreuses et peu adhérentes. Cependant on voit assez facilement sur ce petit tombeau des vestiges d’ocre rouge et d’ocre jaune, substances colorantes qui paraissent avoir été cuites avec la terre.

On sait qu’en général ces urnes ne remontent guère qu’à quelques années avant l’ère chrétienne.

Argile plastique. — Haut. de l’urne 0 m 40. Long. 0 m 46. Larg. 0 m 22.

b. POTERIE NOIRE.

Ces vases étrusques viennent des tombeaux de Caere, de Chiusi, de Vulci, etc. Ils sont en pâte noire formée de silice alumineuse colorée par une matière charbonneuse non lustrée ; les formes sont agréables et variées les ornements d’une bonne intention, consistant soit en bas-reliefs moulés, soit en rinceaux ou filets exécutés en creux ou au pointillé ; les anses sont élégantes ; il y a sentiment de l’art, mais ils laissent à désirer