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conservées par le médecin grec Alexandre de Tralles, avec la manière de s’en servir : « Lorsque la Lune est dans le signe du Verseau ou des Poissons, arrache l’herbe sacrée avant le coucher du soleil, sans enlever la racine, et tenant l’herbe entre le pouce et le medium de la main gauche, dis : « Je te parle, je te parle à toi, herbe sacrée ; je t’appelle demain dans la maison de Phidias pour arrêter l’engorgement des mains et des pieds de cet homme (ou de cette femme) ; mais je t’adjure, par le grand nom Iaoth, Sabaoth, dieu qui a affermi la terre, fixé sa limite à la mer ou contenu tous les fleuves, qui a desséché la femme de Loth et en a fait une statue de sel, reçois l’esprit de ta mère la Terre et sa force, et dessèche l’engorgement des mains et des pieds de cet homme (ou de cette femme). » Le lendemain, avant le lever du soleil, prends un os de quelque animal mort, va arracher la racine, et en la prenant, dis : « Je t’adjure, par les saints noms Iaoth, Sabaoth, Adonaï, Eloi, » et jette une poignée de sel sur cette racine en disant : « De même que ce sel ne s’augmentera pas, qu’il en soit ainsi du mal de cet homme (ou de cette femme). » (Alex. Trall., De re med., lib. XI, cap. ult.)

Agathe rubanée. — Trouvée en 1835 près de Bressuire (Deux-Sèvres). Donnée au Musée par M. André, conseiller à la Cour Impériale de Rennes. — H. 0 m 014. L. 0 m 019.

60. — Deux lignes de caractères magiques parmi lesquels on reconnaît trois S barrées.

On voit les trois S barrées dans Montfaucon, Ant. expl., II, pl. 151, 152, 156, 165 ; Passeri, Gemm. astrif., I, pl. 55 ; — Chabouillet, Cat. du cab. imp., nos 2186 à 2194.

Parmi les formules de Marcellus de Bordeaux, médecin empirique qui vivait au temps de Théodose, on lit : « Gravez sur une pierre de jaspe aerizuse de Phrygie le signe indiqué plus bas (ce sont les trois S barrées), et suspendez-le au cou d’un malade souffrant du côté, vous obtiendrez des effets merveilleux. » (Marc., De mcdicam. lib., cap. 24). Pline a donné l’explication de ce mot « C’est un jaspe qui vient de Perse et qu’on appelle aerizltse, parce qu’il est semblable à l’air (Plin., Hist. nat., lib. 37, § 37). Je ne sais quelle est cette couleur. Le jaspe est une pierre toujours opaque. C’est probablement dans quelque autre but curatif qu’on avait gravé ces signes sur la pierre du cabinet de Rennes, car c’est une cornaline blanche. Peut-être ne produirait-elle pas le même effet que le jaspe aerizuse ?

Cornaline blanche. — H. 0 m 012. L. 0 m 016.

61. — Vase rond avec un large goulot surmonté de sept tuyaux ; sur le coté une clef en ferme l’orifice. Il est posé sur deux serpents qui se déroulent de part et d’autre.