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Nechepsos n’attribue de vertu au serpent radié que lorsqu’il est gravé sur un jaspe vert ; or, celui-ci est sur jaspe noir. Il guérit probablement quelque autre partie du corps ; je regrette de ne pouvoir l’indiquer avec certitude. On peut l’induire toutefois de la lettre B qui est gravée en exergue. Saint Irénée, exposant les doctrines des Marcionites, nous raconte (lib. I, cap. X) que les différentes lettres de l’alphabet sont distribuées entre les différents membres de l’homme A et il sont pour la tête, B pour le cou, etc., etc.

Jaspe noir. — Bague, monture moderne en laiton. — H. 0 m 015. L. 0 m 010.

56. — Iao représenté par un guerrier à tête de coq, armé à la romaine, couvert de la cuirasse, tenant dans la droite le fouet excitateur, le bras gauche passé dans le bouclier protecteur, les deux jambes en forme de serpents enroulés. Dessous : ΙΑΩ gravé à l’envers pour servir de cachet.

Revers. — La triple hécate ayant trois visages, trois bras de chaque côté. En légende : ΑΒΡΑϹΑΖ.

Voyez pour le droit : Le P. Dumolillet, Cab. de Sainte-Gen., p. 132, 133, nos 13 à 18. — Beger, Thes, Brand., I, p. 85. Gorlée, Dact., II, fig. 137,331 à 344. — Sante-Bart., Mus. odelc., II, 69. — Montfaucon, Ant. expl., II, p. 358, pl. 144 à 148. — Cat. du baron de Crassier, p. 42. — De la Chausse, p. 55, pl. 137. — Passeri, Thes. gemm. astrif., I, pl. 189 à 195. — Matter, Hist. du gnost., atlas, p. 29, pl. 1 F, fig. 5 ; p. 69 à 86, pl. V, fig. 1 à 2 ; pl. VI, fig. 1 à 8 ; pl. VII, fig. 1 à 3. — Chabouillet, Cat. du cab. imp., no 2174.

Et pour le revers Gorlée, Dact., II, 398, 401. — Montfaucon, Ant. expl., supplément, II, pl. 55, fig. 3. — Mariette, I, pl. 68. — De Caylus, Rec. d’ant., IV, pl. 80, fig. 3. — Matter, Hist, du gnost., atlas, pl. IX, fig. 3.

C’est encore une pierre à figure panthée qu’il faut reporter aux ophites ou adorateurs du Serpent. Suivant Pausanias, Descr. de l’Elide, le coq était un oiseau consacré au Soleil, parce qu’il annonce par son chant le retour de cet astre. Apollodore, Bibliothec., lib. I, dépeint Typhon, dont les jambes se terminaient en vipères développant d’immenses spirales. Les poëtes latins nous représentent également ainsi les Titans attaquant les dieux de l’Olympe, Pro cruribus angues (Ovid., Fast., v. 37). — Serpentipedesque gigantas (id., Trist., IV, eleg. 17, v. 17). Tertullien, dans son Apologétique, ne pouvait manquer de signaler ces divinités à double forme adorées en Égypte, dont la tête était celle d’un lion ou d’un chien, et dont les jambes se terminaient en serpent.