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côté, deux autres symboles peu distincts. Il est a remarquer que le dieu est représenté sous la forme d’une momie nue et sans bandelettes. C’est le soleil d’hiver.

Jaspe noir. — H. 0 m 014. L. 0 m 012.

55. — Le serpent Chnouphis ou Agathodœmon avec une tête de lion entourée de dix rayons, le cou enflé et se dressant sur sa queue. Derrière est le croissant de la lune, emblème d’Isis, au-dessus duquel est l’étoile Sothis ou Sirius, qui lui est dédiée. Devant le serpent, une palme, emblème de l’Égypte. En exergue, la lettre B dans une couronne de laurier.

Le P. Dumolinet, Cab. de Sainte-Gen., p. 129, no 20 ; p. 131, nos 10, 11. — Gorlée, Dact., II, 413, 420 à 426. — D. Montfaucon, Ant. expl., ii, p. 362, pl. 150, 151, 152. — Matter, Hist. du gnost., atlas, p. 32, pl. ii A, fig. 1 à 9.

Les Ophites ou adorateurs du Serpent formaient une secte particulière du gnosticisme. Ils glorifient le Serpent, dit Tertullien (De Presser, hœr., cap. 47), et ils le préfèrent même au Christ ; car c’est lui qui a donné la science du bien et du mal (Gen., III, 5). C’est le serpent que Moïse a exalté dans le désert (Num., XXI, 9), et dans le désert le Christ l’a imité en disant que c’était ainsi que le Fils de l’Homme devait être exalté (Joan., III, 14), et c’est le serpent auquel crut Eve, comme au Fils de Dieu. Je ne reproduirai pas la théologie obscure de ces hérétiques qui avaient sept dieux ou sept chefs principaux qu’ils attachaient à chaque sphère, et au-dessus desquels ils plaçaient un chef suprême de toutes choses, né de lui-même, qu’ils appelaient Iadalbaoth, et qui avait donné le jour au serpent. Voici comment saint Épiphane (lib. I, cap. 34) expose cette génération septenaire. Le 1er s’appelle Iadalbaoth, celui qui en vient est Iaô, et ensuite le grand Sabaoth, le 4e est Adonaï, le 5e Éloë, le 6e Or et le 7e et dernier est Astaph. Il ajoute ensuite qu’Iadalbaoth enfanta Nous, contourné en forme de serpent, qui engendra tout ce qui est dans le monde. Ces différents noms appartiennent à l’hébreu, au copte et au grec, et M. Matter, Hist. du gnost., II, 199, a cherché à les expliquer. Je rappellerai seulement qu’on trouve dans Isaïe, X, 24 : Adonaï Iehovah Tsebaoth, qu’on traduit par le Seigneur Dieu des armées (célestes) qu’Éloë est également en hébreu un nom de Dieu, dont la racine est El, et qu’on trouve sous sa désinance plurielle Elohim au premier verset de la Genèse. Or dériverait du grec οὐραῖος (le serpent Uræus), d’autant plus que le serpent joue un grand rôle dans ce système. Cependant il parait plus probable que ce terme est emprunté à l’hébreu our, qui veut dire lumière ; c’est aussi, sous la même signification, le nom