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Montfaucon, Ant. expl., ii, pl. 153. — De Caylus, Rec. d’ant., v, p. 67, pl. 20, fig. 1. — Matter, Hist. du gnost., atlas, p. 60, pl. iii, fig. 8. — Cette pierre appartient, par sa gravure, aux bons temps de l’art ; l’inscription seule est gnostique.

Anubis présidait à l’étoile de la canicule, nommée Sothis par les Égyptiens et Sirius par les Grecs. C’est la belle étoile de la constellation du Chien, dont Anubis porte la tête sur ses épaules. Cette étoile, se trouvant en conjonction avec le soleil, est censée doubler l’activité de ses feux et de ses ardeurs solsticiales. Elle était le précurseur du débordement du Nil, et son lever héliaque concourait exactement avec ce phénomène. L’étoile Sothis fut consacrée à Isis, comme mère des générations, ou plutôt l’étoile Sothis n’était autre chose qu’Isis elle-même, dont elle était l’âme. Jablonski (Panth. eg., lib. iii) tire l’étymologie du nom de Sothis d’un mot du dialecte de la Thébaïde qui signifie : Principe des choses. Ce qui confirme cette étymologie, c’est que non-seulement les Égyptiens faisaient de Sothis le commencement ou le premier jour de l’année, du mois, et la première heure du jour, mais ils en faisaient encore le commencement du monde, leurs prêtres disant que c’était le jour de la naissance du monde (Porphyr., De antro nympharum. — Solin, cap. ii ; — Plut., De Is. et Os.). Dans une inscription que Diodore de Sicile a conservée, Isis dit « Je suis celle qui se lève dans l’astre du Chien. » (Rolle, Myst. de Bacch., ii, 136 à 140.)

Jaspe à 2 couches. — H. 0 m 23. L. 0 m 018.

48. — Anubis à tête de chien, vêtu d’une longue robe sacerdotale, les mains levées en signe d’adoration devant trois scarabées posés l’un sur l’autre.

Derrière la pierre :
ΑΝΟΥΒ
ΗΡΦΘΟ
ΧΟΘ
ΟΥ

Il ne saurait y avoir d’incertitude sur le personnage. Son nom copte Anoub le désigne suffisamment, lors même que sa tête symbolique ne le caractériserait pas. Quant aux mots qui suivent au-dessous, je ne saurais les comprendre.

Relativement aux scarabées, c’était aussi une des figures symboliques du soleil. Les Égyptiens se fondaient, entre autres motifs, sur ce que tous les insectes de cette espèce sont mâles et qu’il n’en existe pas de femelles ; qu’ils placent leur progéniture dans une matière faite en forme sphérique, laquelle ils tournent en la poussant à contre-sens, comme l’on croit que le soleil pousse le ciel en se tournant dans un sens opposé, étant porté du couchant au levant (Plutarque, De Is. et Os. ; — Porphyre, dans Eusèbe, Prœp. evang. ; — Clément d’Alex., Stromat., lib. V). Horapollon ajoute même qu’il a 30 jointures, à cause des 30 jours du mois pendant lesquels le soleil achève sa course.