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43. — Le dieu égyptien OR OU HORUS, fils d’Osiris et d’Isis, nu, la tête rasée, une tresse de cheveux sur le sommet de la tête, portant l’index de sa main droite a ses lèvres, tenant de la gauche le fouet d’Osiris, et accroupi sur la fleur du lotus. — Dans le champ ΙΑΩ. — Derrière la pierre A.

Même sujet le P. Dumolinet, Cab. de Sainte-Gen., p. 128, no 15. — Spon, Rech. d’ant., p. 124, fig. 21 à 29. — Gorlée, Dact., II, 355, 370, 374, 376, 378, 380, 399. Matter, Hist. du gnosticisme, atlas, p. 19, pl. I. E, fig. 12, p. 54 ; pl. III, fig. 1 à 6.

Horus enfant représentait le soleil au solstice d’hiver, dans l’instant de sa plus grande faiblesse, Il sort du lotos, plante qui naît en même temps que lui dans les lieux humides fertilisés par les eaux du Nil. Le lotos lui était encore consacré, parce qu’on avait observé que sa fleur blanche s’ouvrait aux rayons du soleil levant pour se refermer au soleil couchant (Theophrast., lib. IV ; — Plin., Hist. nat., lib. XIII, cap. 17,18). Horus est le soleil dans son état d’enfance, il est imberbe, nu, sa langue n’est pas déliée et il ne peut articuler de sons c’est ce qu’annonce le doigt qu’il pose sur sa bouche, et c’est dans ce sens qu’il est regardé comme le dieu du silence (Roll., Myst. de Bacchus, II, 198). Il est représenté de même que sur cette pierre dans la galerie du Typhonium de Dendrah (Descr. de l’Égypte, Ant. IV, pl. 33, fig. 2 ; texte III, p. 299). On peut lire cette explication avec ses preuves et ses développements dans Macrob. (Saturn., lib. I, cap. 21), auteur qui établit l’analogie d’Horus et du soleil. Les Grecs ont adopté cet emblème sous le nom d’Harpocrate.

A côté de cette figure, les Gnostiques ont gravé le nom d’Ιαω. Il importe de rechercher sa signification.

Ce mot, par sa forme, n’appartient pas à la langue grecque dans laquelle est écrit ; et bien que l’oracle d’Apollon de Claros (Macrob., ibid., c. 18) ait cherché son explication dans les allégories de la mythologie nationale qui identifiait tous les dieux de l’Olympe avec le soleil, il faut recourir aux mythes de l’Orient. Diodore de Sicile écrit (lib. III) que Moïse, législateur des Hébreux, disait avoir reçu d’/ad les lois qu’il avait données à son peuple. Mais ce nom ne se trouve point ainsi dans le Pentateuque. Toutefois, saint Jérôme (In psalm., VIII) fait connaître que le nom tétragrammatique de Dieu, chez les Hébreux, peut se lire laho. Bien que rien ne soit moins certain que cette prononciation, il n’en est pas moins sûr par ce passage que, du temps de saint Jérôme, l’on pensait que le tétragramme ineffable pouvait se prononcer ainsi. C’était une opinion répandue. Eusèbe (Prœp. evang., lib. IV, c. 29) entend par ce nom la suprême puissance de Dieu avec laquelle il conserve l’univers. Saint Épiphane (Adv. hœres.) dit en parlant des Gnostiques qu’ils plaçaient la résidence d’Iaô dans le ciel supérieur, et que les Basilidiens donnent au mot d’Iaô la signification du très-saint nom de Dieu qu’ils adorent dans la figure du soleil. On voit comment ces hérétiques combi-