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Α 1 Μ 40 Ν 50
Β 2 Ε 5 Ε 5
Ρ 100 Ι 10 Ι 10
Α 1 Θ 9 Λ 30
Ξ 1 Ρ 100 Ο 9
Α 1 Α 1 Ϲ 200
Ϲ 200 Ϲ 200
Totaux égaux 365 Totaux égaux 365 Totaux égaux 365

Il n’est pas difficile de voir que si Abraxas et Mithras, chacun composés de 7 lettres, nombre de l’ensemble des sphères célestes, sont aussi formés de lettres dont la valeur numérique totalisée exprime le nombre des jours de la révolution solaire, on doit y reconnaître un emblème astronomique. L’inexactitude de calcul que saint Épiphane reproche à Basilides n’est pas très-sérieuse. L’année vague des Égyptiens était bien de 365 jours, ou pour mieux dire, de 12 mois de 30 jours, plus 5 jours complémentaires ou épagomènes ; elle formait l’année civile. Basilides devait parfaitement savoir que l’année fixe était de 365 jours et un quart. On peut lire dans les chronologistes qui se sont occupés du calendrier égyptien, comment on arrivait à faire concorder l’année vague et l’année fixe au moyen de la période sothiaque. Les hommes instruits n’ignoraient point la formule de correction ou d’intercalation qu’il fallait employer pour arriver à cette concordance, et il ne faut pas plus adresser de reproche réel à Basilides d’avoir négligé la différence existant entre l’année caniculaire et l’année solaire, qu’il ne faudrait en faire à saint Épiphane, qui a lui-même de son côté négligé une fraction, car le calcul précis des astronomes donne, pour la révolution annuelle du soleil, le chiffre de 385 jours 5 heures 48 minutes 51 secondes. Je néglige les tierces.

Ainsi, de même que suivant Hezychius et Suidas, Mithras était le soleil chez les Perses, de même aussi doit-on penser qu’Abrasax est le même dieu chez les Égyptiens. Il est évident que la théologie obscure dont Basilides enveloppait son système n’était que pour voiler des idées astronomiques.

Quant aux parties du corps humain, on peut en compter autant qu’on l’entendra.

Si les influences des nombres sur les mots mènent à la kabbale, le système des Gnostiques, qui croyaient qu’une intelligence présidait à chaque sphère céleste et à chaque partie du corps humain, doit conduire à l’astrologie judiciaire. C’est aussi de là qu’est dérivée la philosophie hermétique et les différentes branches des sciences occultes au moyen desquelles on peut, par certaines invocations magiques, contraindre les génies planétaires à devenir favorables. Les Gnostiques ont suivi cette pente glissante. Les écrits attribués au dieu Thot ou Hermès Trismégiste, qui se répandirent à cette époque, contenaient les principes de la sagesse cachée. Il fallait remonter aux anciens mythes égyptiens, et en les com-