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ce signe (Manilius, II, 508 ; IV, 789). Il mit le capricorne sur les monnaies qu’il fit frapper en Égypte (Mionnet, VI, nos 12, 15, 39). On doit voir ici une allusion à la bataille d’Actium et à la conquête de l’Égypte.

Cornaline. — H. 0 m 014. L. 0 m 011.

3. ÉPOQUE CHRÉTIENNE.[1]

a. PIERRES GRAVÉES EN INTAILLE OU ABRASAX.

C’est improprement que, sous le nom d’Abraxas ou Abrasax, l’on désigne une classe particulière de pierres gravées qui sont dues à des sectaires chrétiens originaires de l’Égypte, et qui, sous le nom général de Gnostiques, mais divisés en plusieurs rameaux, cherchèrent à enter sur le christianisme les doctrines orientales de la Perse et de l’Inde, mêlées aux antiques symboles de la religion égyptienne. L’hérésiarque Basilides, qui professait à Alexandrie au commencement du second siècle de notre ère, donnait le nom d’Abraxas à l’intelligence supérieure de qui dérivait toute émanation, et à qui devait sa naissance tout ce qui existe soit dans le monde matériel, soit dans le monde immatériel. Ce nom se trouve répété sur les monuments de son culte mais, comme des savants l’ont déjà fait observer, il n’est pas plus juste d’appeler ces pierres Abraxas qu’il ne le serait de nommer Jupiter les pierres qui rappellent les dieux de la mythologie.

« Basilides place au-dessus de tout, dit saint Épiphane (Adv. hœres., lib. I, cap. VIII), une certaine force et un principe qu’il appelle Ἀβρασὰξ, parce que les lettres de ce mot forment 365, et que c’est de là qu’il tire la fable des 365 cieux ; mais, ce qui fait crouler tout ce système, c’est que l’année n’est pas seulement de 365 jours, et qu’il faut y ajouter 3 heures : c’est dans le même ordre d’idées qu’il dit que si l’homme a 365 membres, c’est pour que chaque force préside à chaque partie, mais son calcul n’est pas plus exact que l’autre. »

Saint Irénée, Tertullien et saint Augustin confirment cette indication caractéristique sur la valeur du mot Abrasax, et saint Jérôme (In Amos, cap. III) ajoute un rapprochement curieux, c’est que le nom du dieu perse Mithras présente la même valeur numérique que le nom du dieu de Basilides.

Si, en effet, on additionne par le calcul la valeur numérique de chacune de ces lettres, en suivant les règles de l’arithmétique grecque, on en voit la preuve.

Il en est de même du nom du Nil, qu’on voit aussi quelquefois figurer comme emblème sur les pierres de cette nature.

Le tableau ci-contre en trace la démonstration

  1. Les pierres de ce paragraphe, comme celles du précédent, proviennent au Musée de la collection de {{M.|le président de Robien.