Page:André - Catalogue raisonné du Musée d'archéologie.pdf/37

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 25 —

dernier, avait coupé son corps en morceaux. Isis, éplorée, se mit en devoir de chercher le corps de son époux, et inhuma les différentes parties qu’elle retrouva. Sur les monnaies des Empereurs romains, Isis est souvent représentée tenant sur sa main droite la tête coupée de Sérapis (Mionnet, VI).

Agathe onyx. — Bague, monture moderne en bas argent. H. 0 m 010. L. 0 m 008.

38. — Un Serpent surmonté d’une tête de Sérapis couverte du modius. Dans les replis de sa queue, d’un côté un épi, de l’autre un sistre.

(Voy. au numéro suivant l’explication de ces emblèmes.)

Quartz agathe pyromaque. — Bague, monture moderne en bas argent. — H. om OU. L. om 009.

39. — Serpent femelle ayant sur la tête une touffe de perséa. D’un côté un sistre, de l’autre deux épis.

Le serpent Urœus, en copte oupio, est dans l’écriture hiéroglyphique le signe symbolique de l’idée déesse en général, et d’une déesse mère et nourrice en particulier (Champollion le jeune, Grammaire, p. 36, et Dictionnaire, p. 169). Aussi voit-on le reptile sacré coiffé d’un attribut caractéristique d’Isis, et dans les replis de la queue de l’animal symbolique aperçoit-on les épis et le sistre. Nous avons déjà parlé, n° 33, des épis de la Cérès égyptienne. Quant au sistre, c’est aussi l’un de ses attributs. Le sistre a été célébré dans toute l’antiquité, et les poëtes en parlent sans cesse (Virg., Æneid, VIII, v. 696. — Ovid., Met., IX, 782 ; De pont., I, 37 ; De A. am., III, 635 ; Amor., II, el. 17 ; III, el. 9. — Lucan., VIII, 832. — Propert., III, 480. Juv., Sat., XIII, 93. — Martial, Épigr., lib. XIV, ép. 54. — Valer. Flacc., Argonaut., IV, 418,etc.). Ce symbole a été persistant dans les mains d’Isis. Apulée le décrit avec exactitude dans la pompe isiaque, Met., lib. XI. On peut comparer sa description avec les figures que donnent de cet instrument de musique Beger, Thes. Brandenb., II, 399 ; Montfaucon, Ant. expl., — II, pl.117 ; III, pl. 192 ; — Caylus, Rec. d’ant., I, p. 1. Il y a lieu de consulter aussi une diss. de M. Villûteau sur les différents instruments de musique, insérée dans la Descr. de l’Egypte, t. VI, p. 440.

Il ne faut pas au surplus confondre YUrœus qu’on voit se dresser gonflé et menaçant au devant de la tête des divinités et des rois, avec le serpent de Sérapis. Le premier est l’aspic, vipère venimeuse, symbole de la vigilance et de la force défensive l’autre est un animal inoffensif et sans venin, emblème de la vie, de la santé, de la jeunesse, symbole de la sagesse etde la prudence. C’est PAgathodaemon des Grecs, le bon génie