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armer l’arbalète un autre instrument, ou pour mieux dire un autre moyen. Quand il voulait bander son arc, l’arbalétrier l’appuyait à terre par le bout supérieur, il passait son pied dans l’anneau ou étrier réservé au bout de l’arbrier, puis il se penchait, et saisissant alors avec son crochet la corde de l’arbalète, il se redressait avec force et la corde venait se placer dans la coche destinée à la recevoir. C’était ce qui s’appelait armer à ceinture (Achille Jubinal, Armeria real de Madrid, suppl., p. 37, 38). La manœuvre de l’arbalète est bien visible dans les miniatures du Froissart de la Bibl. imp. (Montfaucon,Mon. de la mon. fr., II, pl. 173. — De Caut. III, pl. 42. — Willemin, Mon. fr. inéd., mont, Cours d’ant. mon., V, pl. 63), où l’on peut voir des fantassins assiégeants se servir de cette arme, la monter et la tirer.

Des arbalètes semblables à celle du Musée de Rennes ont été décrites par le P. Daniel, Hist. de la mil. fr., 1, p. 423, pl. 24. Il s’en trouve aussi au Musée d’artillerie de Paris (Cat., n° 906, figurée au Mag. pitt., I, 1833, p. 261), au Musée de Saint-Quentin (De Caumont, Bull, mon., XXIV, 1858, p. 686, avec vignette sur bois), au Musée d’art, de Madrid (Ach. Jubinal, Armeria real, suppl., 39, fig. 4 et 5).

Une lettre patente de Charles IX nous fait connaître que ce fut vers 1566 qu’on abandonna sérieusement en France l’arbalète. En effet, cet acte ordonne qu’à l’avenir les trois compagnies d’archers de la ville de Paris seront toutes armées d’arquebuses « attendu qu’à présent les arcs et les arbaletes ne sont en usage de défense. »

Fin du xve siècle. — Coll. de Robien. H. de l’arbalète 001 72. Diamètre de l’arc. 0 m 65. Longueur du cric 0 m 36.

d. ARMES A FEU.

601. — ARQUEBUSE à long canon et à mèche communiquant le feu au bassinet a l’aide d’une détente. Fut avec ornements en ivoire, baguette en fer.

L’arme en usage pour les hommes de pied était l’arquebuse à mèche et à serpentin. La mèche que portait à la ceinture l’arquebusier en marche était au moment du combat ajustée dans une sorte de pince faisant partie de la platine de l’arme et serrée dans cette pince au moyen d’une vis. C’était le serpentin ou compas, et l’opération qu’on vient de décrire était ce qu’on appelait compasser la mèche. Cette mèche allumée communiquait le feu à l’amorce du bassinet par le mouvement de la détente. On conçoit la difficulté de se servir d’une pareille arme à cheval, lorsqu’il ne fallait pas abandonner les rênes de la bride. (O. Penguilly l’Haridon, dir. du Mus. d’art, de Paris, Moniteur Univ. du 15 mai 1865.)

Les arquebuses à mèche furent adoptées par les Orientaux et durèrent chez eux longtemps encore après que ces armes curent été abandonnées