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Travail français du XVIe siècle. — Coll. de Robien. H. du Fer. 0 m 71.

598. — Fer de pique emmanché dans un bois moderne.

Long. 0 m 31.

599. — Autre Fer de pique.

Long. 0 m 46.

C. ARMES DE JET.


600. — Arbalète garnie d’un cric pour la monter.

L’arc en acier est sous-tendu par un nerf ou corde en boyau, lequel étant bandé descend jusqu’à l’échancrure d’une noix ou roue motrice où il s’arrête. Une détente ou gâchette, pressée par le doigt de l’archer, quitte le cran ou coche inférieure de la noix et laisse échapper le nerf qui, attiré violemment par l’arc débandé, projette avec force et vitesse la flèche qui est lancée au loin en passant sur le point de mire. L’arbrier est incrusté en os.

La noix manque ; le point de mire est emporté ; il n’y a plus de nerf à l’arc de l’arbalète.

Il y avait différentes manières de bander l’arbalète. On employait un cranequin ou pied de biche, et on appelait cranequiniers ceux qui se servaient de ces sortes d’arbalètes ; c’étaient les arbalétriers à cheval. Philippe de Comines (Coll. Petitot, liv. I, chap. VI) rapporte que lors de la ligue du bien public/en 1465, Jean, duc de Calabre, fils de René, roi de Sicile, vint se joindre à Charles, comte de Charolais, et à François, duc de Bretagne, ayant avec lui « 400 cranequiniers que lui avoit prestes le « comte palatin, gens fort bien montez et qui sembloient bien gens de « guerre. » Le duc de Bretagne en fut probablement frappé ; car dans les rolles des monstres de 1466, où il règle l’habillement de guerre des nobles du pays et duché de Bretagne, il dit qu’il seront accompagnés, selon leurs puissances, d’archers à brigandines, salades, arcs et trousses ou jusarmes « et s’il y avoit de bons arbalestriers ou cranequigneurs ou « lieu des ditz archers, ils seront receuz » (D. Lobineau, Hist. de Bret., t.II Preuves, p. 1290. — Pitre-Chevalier, La Bret. anc. et mod., p. 567, 568). Les fantassins se servaient également des cranequins pour bander l’arbalète. On les posait à terre comme un cric, ils agissaient en sens opposé et bandaient l’arc. Outre le cranequin, il y avait encore pour