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miration se traduisait par des vers comme ceux-ci dus à la plume de Desforges-Maillard, du Croisic :

Magistrat équitable, ami sûr et sincère,
Digne de ses nobles aïeux,
La probité, l’honneur forment son caractère,
Et son beau cabinet a de quoi satisfaire
Les savants et les curieux[1].

Il est bon, dans ce siècle aux souvenirs effacés, de remettre un peu en relief ces grandes figures parlementaires en qui l’on voyait s’allier à la naissance et à la fortune toutes les qualités morales, ainsi que la science la plus profonde et la plus vaste érudition. Si nous ne pouvons continuer leurs traditions laissées, que ce ne soit pas du moins faute d’avoir connu leur vie et leurs travaux, leurs leçons et leurs exemples !

M. le président de Robien fut reçu membre de l’Académie de Berlin le 20 février 1755. Il mourut le 5 juin 1756. Son fils, comme lui président à mortier, hérita de ses collections et de son savoir.

Mais, à l’époque de nos troubles civils, elles changèrent violemment de maître, confisquées en vertu des lois de la Révolution. Le ministre de l’intérieur eut alors l’idée de créer à Paris, avec ce qui de toutes parts était ainsi mis à sa disposition, un musée gigantesque où tout se trouverait centralisé. Il écrivit en conséquence aux communes, en 1792, pour faire faire un inventaire scrupuleux et un triage réfléchi de tous les objets appartenant aux arts et aux sciences, et destinés à servir d’éléments à l’éducation nationale. Son intention était, d’après le rapprochement des inventaires, de classer dans le Muséum ou dans la Bibliothèque nationale les objets les plus précieux, et de former du reste des espèces de sections. Le Conseil Général de la commune de Rennes s’en émut, et dans sa séance du 21 décembre, un membre fit observer que ces dispositions contra-

  1. Article biographique par M. de Keranflec’h dans la Biographie bretonne de Levot, t. II, p. 723 à 729.