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Ce coin n’est pas antique. C’est le travail assez habile, mais frauduleux, d’un graveur moderne, qui le destinait à la fabrication de fausses médailles grecques. Cette contrefaçon a déjà été signalée par Mionnet, I, p. 291, 292.

Coll. de Robien ? — Diam. 0 m 022.

Le monnayage au moulin qu’on a décrit plus haut devait à son tour céder à une fabrication plus perfectionnée. On peut voir dans le Traité des monnoyes de Boizard, publié pour la première fois en 1692, comment était, à l’époque de Louis XIV, construit le balancier. Il est figuré pl. de la p. 145. Les carrés sont adaptés à la machine et ne sont plus entièrement libres. « Les Quarrez à monoyer, dit-il, sont attachez, celui de l’effigie en dessous du Balancier dans une boëte quarrée garnie de visses et d’écrouës, pour le serrer et tenir en état ; et l’autre en dessus dans une pareille boëte, aussi garnie de visses et d’ecrouës, pour retenir le Quarré à monoyer. Abot de Bazinghen, dont le Dict. des monnoies porte la date de 1764, décrit la machine améliorée telle qu’elle fonctionnait sous Louis XV : « La visse s’engrennant dans l’écrou presse la boëte coulante, ou d’en haut, par le moyen d’un collier garni de deux jumelles et d’un boulon, lequel collier embrassant le bout de la visse et le boulon traversant ladite boëte coulante enleve le tout ensemble et lui fait faire son effet. Cette boëte d’en haut est un gros marteau de fer quarré ou massif traversant le milieu de platine qui est un autre morceau de fonte retenu dans le balancier par des tenons et coulisses pour empecher toute variation. A l’un des bouts de la boëte est une ouverture quarrée dans laquelle s’introduit l’un des deux quarrés servant à frapper qui est retenu par le moyen de quatre visses. Enfin la boëte d’en bas plus petite que la boëte d’en haut est introduite dans le bas du corps du balancier. Elle est aussi percée d’un trou quarré dans lequel se place le second quarré à frapper. » T. I, p. 80.

C’est ainsi que fonctionnait le balancier de l’hôtel des Monnaies de Rennes, et c’est à une machine de cette nature que devaient être adaptés les coins qui vont être décrits, et qui étaient destinés à la frappe de jetons pour le bureau servant de la ville de Rennes.

Il faut d’abord expliquer ce qu’était l’institution municipale portant ce nom. Aux termes d’arrêts du Conseil d’Etat des 24 février et 1er octobre 1757 (Archives du dép. d’Ille-et-Vilaine. série C, liasse 242. Archives de l’Hôtel-de-V Ile de Rennes, liasse 9) la communauté de la ville de Rennes était administrée par une assemblée particulière se constituant par cinq membres présents, nommés pour la première fois par le Roi, et dont les successeurs devaient l’être par une assemblée générale qui soumettait ses élections l’approbation du gouverneur de la province. Toutes les délibérations, tant de l’assemblée générale, lorsque le gouverneur jugeait à propos d’en autoriser la réunion pour un objet déterminé, que de l’assemblée particulière ou bureau servant pour l’expédition des affaires, étaient soumises à la même approbation. Cet état de choses