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Voyez sur les différentes piastres d’Espagne et leur valeur relative Abot de Bazinghen, Dict. des monn., Il, 478 ; — Dict. de num. publ. par l’abbé Migne, p. 178 ; Allés, Tr. comp. des monn. entre la Fr., l’Esp. et l’Angl ; p., 140.

Ces coins de Philippe III et IV ont été trouvés lors des fouilles nécessitées par la canalisation de la Vilaine dans la traverse de Rennes (Toulmouche, Hist. arch. de la ville de Rennes, p. 140, pl. XII, fig. 11). La ville n’avait pu les recueillir tous, et ils n’étaient arrivés que dépareillés en sa possession ; elle doit la pile de Philippe III et le trousseau de Philippe IV à la libéralité de M. le comte de Monttessuy, qui a bien voulu s’en dessaisir et les donner au Musée, pour compléter ces coins de monnayage.

A cause de la bonté de leur titre, les piastres espagnoles se répandaient facilement dans le royaume de France, où elles étaient volontiers reçues ; différents édits royaux en avaient même autorisé le cours et fixé l’évaluation. M. Toulmouche a pensé que ces coins avaient peut-être été employés par des faux monnayeurs. Leur cupidité a pu être excitée par la facilité de l’émission, et on pourrait craindre que ce ne soit à cette coupable industrie qu’on doive les coins trouvés dans la rivière où, pour s’en débarrasser dans un moment d’appréhension de la justice, on les aurait jetés.

Diam. 0 m 030.

516. — Poinçons destinés à enfoncer des creux dans des matrices qui ont dû servir à la fabrication de piastres espagnoles. Il y a des poinçons de couronne pour l’écusson, des poinçons de croix et d’annelets pour l’autre côté, etc.

Trouvés en même temps et au même lieu. (Toulmouche, ibid., p. 140, 176.)

b. MONNAYAGE AU MOULIN OU BALANCIER.

Le monnayage au marteau, procédé grossier ne pouvant donner que des résultats imparfaits, devait être abandonné. Henri II, par son édit de 1553, ordonna qu’on se servirait à l’avenir d’une nouvelle machine, et l’on fabriqua ainsi des testons au moulin. Le mécanisme en était fort simple. Une barre encastrée au-dessus du corps du balancier, et garnie à chaque bout d’une grosse boule de plomb, transmettait le - mouvement à une vis qui s’y enclavait verticalement et s’engrenait dans un écrou placé dans le milieu du corps de la machine, dont la cage était posée sur un fort billot de bois ou de fonte. Des carrés d’acier portant l’empreinte en creux du droit et du revers, et enveloppés dans une chape destinée à les maintenir exactement l’un au-dessus de l’autre, se posaient directement sous la vis ; la barre, vivement tournée, imprimait un mouvement de ro-