Page:André - Catalogue raisonné du Musée d'archéologie.pdf/109

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 97 —

serpent Agathodsemon sur ses épaules le carquois de l’Amour ; à ses pieds deux petits animaux ; derrière, une grande bélière pour servir d’anse ou d’anneau.

Figure panthée réunissant les symboles de plusieurs divinités, trouvée dans la mer par des pêcheurs vis-à-vis la pointe N.-E. du bourg de Locmariaker (Morbihan). Cette statuette « d’environ deux pouces de hauteur et du poids de deux louis faisait partie de la collection du prés. de Robien, qui l’a décrite dans son Hist. ms. de Bretagne, t. 1, p. 9, et l’a figurée pl. 4. Elle a été célébrée dans le Journal de Trévoux du mois de juillet 1749. Elle est aussi décrite dans M. de Caylus, Rec. d’ant., t. VI, p. 378, et gravée pl. 119 ; il en donne une autre à peu près semblable, VI, p. 235, pl. 70, fig. 1 et 2. Voyez aussi l’abbé Manet, Hist. de la Pet.-Bret., II, p. 150 à la note.

Cet objet d’art, aussi précieux par la matière que par le sujet, a, comme on l’a dit dans l’Avis prél., p. 8, disparu des collections de la ville par suite d’un vol. M. de Robien l’avait fait graver, et, à défaut de l’original, l’on peut encore en offrir aux regards une image qui ne peut toutefois tenir lieu que d’une manière bien imparfaite de la statuette enlevée.

322ter. — Gravure représentant une grande Patère emblématique en or, au fond de laquelle est ciselée en relief la victoire de Bacchus sur Hercule vaincu par l’ivresse. Ce médaillon est encadré par une bordure où est figuré le triomphe du dieu du vin sur celui de la force, l’orgie sacrée ou bacchanale. Autour et sur le bord de la coupe sont encastrées seize monnaies d’or d’Empereurs de la famille des Antonins, qui en achèvent la décoration intérieure.

C’est le 26 mars 1774 que cette magnifique patère fut découverte à Rennes par des maçons, en creusant les fondements d’une maison du Chapitre, au côté oriental de la place de la vieille Monnaie. Elle était enfouie avec quatre-vingt-quatorze monnaies d’or d’Empereurs, depuis Néron jusqu’à Aurélien, trois pendants de colliers composés de monnaies d’or de Postume, enchâssées dans des encadrements découpés à jour en filigrane, une chaîne d’or avec agrafe et porte-agrafe, une fibule d’or ornée de trois rangs de perles, le tout pesant 8 marcs 5 onces 4 gros. Les officiers de la Monnaie royale prétendirent « que le voisinage de la place nommée de la Monnoye donnoit lieu de croire que ces pieces etoient des effets autrefois apportés au change de l’ancienne Monnoie. » Sous ce prétexte, ils ourdirent une procédure dont le but, annoncé par un réquisitoire du procureur du roi, était de saisir le tout et de l’en-