Page:Andersen - Nouveaux Contes, trad. Soldi.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE MOULIN DU DIABLE


Près du village de Blanckenbourg, dans le duché de Brunswick, se dresse le mont Ramberg, un des points les plus élevés de l’Allemagne. Tout autour, s’étend à perte de vue, dans une circonférence de plus de cent lieues, un panorama magnifique. Des villes, des campagnes, des plaines, des vallées et des montagnes se succèdent à l’horizon. Mais, du haut du Ramberg, les œuvres des hommes n’apparaissent que comme des jouets d’enfants.

Au sommet du mont, on trouve plusieurs blocs de granit entassés les uns sur les autres. Le peuple appelle ces pierres le Moulin du Diable, dénomination tirée d’une ancienne légende à laquelle nous allons consacrer quelques lignes.

Au pied du Ramberg, dans la vallée, demeurait autrefois un meunier, qui possédait pour toute richesse un vieux moulin et une nombreuse famille.

Le moulin était encaissé dans la montagne de telle façon que le vent n’en faisait que rarement tourner les ailes.