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les Lives, tribu en voie d’extinction, qui a laissé son nom à la Livonie, et qui, refoulée par les Lettons et les Allemands, n’occupe plus qu’une étroite bande de terre le long de la mer, à la pointe septentrionale de la Courlande ; à elle enfin se rattachent les Lapons, le plus laid physiquement, le moins développé moralement, des rameaux de cette branche, dont il a peut-être seul conservé le genre de vie et les traits primitifs. Il semble que les Lapons ont jadis possédé toute la Finlande, avant d’avoir été repoussés par les Suomi dans les régions hyperboréennes où ils sont confinés aujourd’hui. De l’autre côté de la mer Blanche, une peuplade, qui, elle aussi, a jadis couvert une surface beaucoup plus étendue, les Samoyèdes sont rangés tantôt parmi les Finnois, tantôt parmi les Mongols. À une autre extrémité de la vaste aire des Tchoudes, un peuple beaucoup plus considérable par le nombre est également placé sur les confins de deux groupes ethniques. les Bachkirs, forts de 1 million d’âmes, habitent les pentes de l’Oural ; ils ont été tour à tour considérés comme Tatars et comme Finnois, bien qu’ils soient musulmans et parlent une langue tatare.

Telle est l’extrême division de cette antique race professant toutes les religions, du chamanisme à l’islamisme, et de l’orthodoxie grecque au luthéranisme ; nomade avec le Lapon ou l’Ostiak, pastorale avec le Bachkir, sédentaire et agricole avec le cultivateur esthonien ou finlandais ; ayant reçu le culte et parfois la langue des uns et des autres, partout dominée par des peuples d’origine étrangère, russifiée après avoir été en partie tatarisée, en sorte que tout s’est joint pour la réduire en fragments impuissants. Encore aussi nombreux que leurs congénères de Hongrie, les Finnois de l’empire russe sont loin de pouvoir prétendre au même rôle politique.

    Courlande) que pour moins de 7 pour 100, les Finnois pour 39 pour 100, les Letto-Lithuaniens pour 47 pour 100, le reste étant formé de Russes, de Polonais, de Suédois et de Juifs.