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qui ne m’aient valu des observations, des objections ou des critiques, souvent fondées et toujours précieuses. Beaucoup de ces articles, ceux du moins qu’ont épargnés les ciseaux de la censure impériale, ont été reproduits et commentés dans la presse russe ; presque tous ont été l’objet de discussions amicales ou de correspondances manuscrites avec des Russes de tout rang et de toute école.

Le lecteur ne s’étonnera donc pas si, dans ces volumes, il ne retrouve pas toujours les mêmes points de vue que dans mes premiers articles. Non seulement j’ai beaucoup ajouté, retranché ou corrigé, mais souvent même j’ai modifié les idées et les conclusions, m’attachant scrupuleusement à saisir la vérité, dans toutes ses nuances, m’appliquant toujours à faire voir au lecteur les différentes faces de chaque question.

Outre les indications de nombreux correspondants, parfois anonymes, j’ai eu à ma disposition une correspondance inédite qui jette un jour nouveau sur les principales réformes du règne de l’empereur Alexandre II et sur le caractère même de ce malheureux prince. Je veux parler des lettres de Nicolas Milutine, du prince Tcherkasski et de Georges Samarine, à tous égards trois des hommes les plus marquants, trois des esprits les plus indépendants du dernier règne[1].

  1. Ces lettres, outre des renseignements précieux pour le présent volume, particulièrement pour tout ce qui touche à l’émancipation, m’ont fourni les