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les bornes de l’univers. Tous les peuples ont éprouvé notre force et notre clémence. L’Arabe, le Sabéen, l’habitant de l’Haemus, le Sarmate qui se désaltère dans le sang de son cheval, le Sicambre à la chevelure bouclée, l’Éthiopien crépu, viennent en foule adorer Rome protectrice. D’où sortiraient de nouveaux barbares ? Est-il probable que les glaces du Nord ou les sables brûlants de la Libye tiennent en réserve des ennemis du peuple romain ? Tous les Barbares, gagnés à notre amitié, déposeront les armes, et Rome, aïeule aux cheveux blancs, calme dans sa vieillesse, verra les peuples assis avec respect autour d’elle, comme ses enfants adoptifs, méditer la concorde et l’amour.

Tous approuvèrent ces paroles, hors Cassius qui secoua la tête.

Il s’enorgueillissait des honneurs militaires attachés à sa naissance, et la gloire des armes, tant vantée par les poètes et les rhéteurs, excitait son enthousiasme.