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respectueux d’une mère honorée, disciple zélé d’un philosophe, Néron, dont l’adolescence brille des plus aimables vertus, Néron, notre espoir et l’espoir du monde, se souviendra dans la pourpre des leçons du Portique et gouvernera l’univers avec justice et modération.

— Nous en acceptons l’augure, dit Lollius. Puisse une ère de bonheur s’ouvrir pour le genre humain !

— Il est difficile de prévoir l’avenir, dit Gallion. Pourtant nous ne doutons point de l’éternité de la Ville. Les oracles ont promis à Rome un empire sans fin et il serait impie de n’en pas croire les dieux. Vous dirai-je ma plus chère espérance ? Je m’attends avec joie à ce que la paix règne pour toujours sur la terre après le châtiment des Parthes. Oui, nous pouvons, sans crainte de nous tromper, annoncer la fin des guerres détestées des mères. Qui pourrait désormais troubler la paix romaine ? Nos aigles ont touché