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Puis il désigna du doigt, l’un après l’autre, les monuments découverts par Giacomo Boni durant cinq années de fouilles fructueuses : la fontaine et le puits de Juturna, sous le mont Palatin ; l’autel élevé sur le bûcher de César et dont le soubassement s’étendait à leurs pieds, en face des Rostres ; la stèle archaïque et le tombeau légendaire de Romulus, que recouvre la pierre noire du Comice ; et le « lac » de Curtius.

Le soleil, descendu derrière le Capitole, frappait de ses dernières flèches l’arc triomphal de Titus sur la haute Vélia. Le ciel, où nageait à l’occident la lune blanche, restait bleu comme au milieu du jour. Une ombre égale, tranquille et claire emplissait le Forum silencieux. Les terrassiers bronzés piochaient ce champ de pierres, tandis que, poursuivant le travail des vieux rois, leurs camarades tournaient la roue d’un puits pour tirer l’eau qui mouille encore le lit