Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Bien qu’il semble audacieux de répondre à cette question, je crois pouvoir le faire, répondit Gallion, et nommer le successeur de Jupiter.

Comme il prononçait ces mots, un officier de la basilique, chargé d’appeler les causes, se présenta devant lui et l’avertit que des plaideurs l’attendaient au tribunal.

Le proconsul demanda si l’affaire était de grande importance.

— C’est une affaire très petite, ô Gallion, répondit l’officier de la basilique. Un homme du port de Kenchrées vient de traîner un étranger devant ton tribunal. Ils sont tous deux Juifs et d’humble condition. Ils se querellent au sujet de quelque coutume barbare ou de quelque grossière superstition, comme c’est l’habitude des Syriens. Voici la minute de leur plainte. C’est du punique pour le greffier qui l’a écrite.

» Le plaignant te représente, ô Gallion,