Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par là, que le destin les soumet à la nécessité de transmettre une existence qu’ils ne sauraient garder toujours.

— En effet, dit Lollius, on ne conçoit guère que des immortels produisent des enfants à la manière des hommes et des animaux, ni même qu’ils possèdent des organes pour cet usage. Mais les amours des dieux sont peut-être un mensonge des poètes.

Apollodore soutint de nouveau, par des raisons déliées, que le règne de Jupiter finirait un jour. Et il annonça qu’au fils de Saturne succéderait Prométhée.

— Prométhée, répliqua Gallion, fut délivré par Hercule avec le consentement de Jupiter, et il jouit dans l’Olympe de la félicité due à sa prévoyance et à son amour des hommes. Rien ne changera plus ses destins heureux.

Apollodore demanda :

— Qui donc, alors, selon toi, ô Gallion, héritera la foudre qui ébranle le monde ?