Page:Anatole France - Les Opinions de Jérôme Coignard.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais le saint homme lui fit entendre qu’il était plus convenable de les laisser. Il la fit monter sur son cheval et la ramena aux cellules où ils reprirent tous deux leur vie passée. Seulement le saint homme prit soin, cette fois, que la chambre de Marie ne communiquât point avec le dehors et qu’on n’en pût sortir sans passer par la chambre qu’il habitait lui-même, moyennant quoi, avec la grâce de Dieu, il garda sa brebis.

» Telle est l’histoire de saint Abraham, dit mon bon maître en prenant sa tasse de vin.

— Elle est parfaitement belle, dit mon père, et le malheur de cette pauvre Marie m’a tiré les larmes des yeux.