taines, et qui est encore aujourd’hui la plus agréable des villes de Syrie.
» Cependant le saint homme Abraham restait plongé dans une méditation profonde. Sa nièce était déjà partie depuis plusieurs jours quand, ouvrant sa petite fenêtre, il demanda :
» — Marie, pourquoi ne chantes-tu plus les psaumes que tu chantais si bien ?
» Et ne recevant pas de réponse, il soupçonna la vérité et s’écria :
» — Un loup cruel a enlevé ma brebis !
» Il demeura dans l’affliction pendant deux ans ; après quoi, il apprit que sa nièce menait une mauvaise vie. Agissant avec prudence, il pria un de ses amis d’aller à la ville pour reconnaître exactement ce qu’il en était. Le rapport de cet ami fut qu’en effet Marie menait une mauvaise vie. À cette nouvelle, le saint homme pria son ami de lui prêter un habit de cavalier et de lui amener un cheval ; et, ayant mis sur sa tête, afin de n’être point reconnu, un grand