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plis de bagatelles très propres au divertissement d’un honnête homme, et l’on est assuré d’y trouver une infinité de contes agréables.

— Monsieur l’abbé, répondit M. Roman, ce que je recherche chez les historiens, ce n’est point un divertissement frivole. C’est un grave enseignement, et je suis au désespoir si j’y découvre des fictions mêlées à la vérité. J’étudie les actions humaines en vue de la conduite des peuples et je cherche dans les histoires des maximes de gouvernement.

— Je ne l’ignore pas, monsieur, dit mon bon maître. Votre traité de la Monarchie est assez connu pour qu’on sache que vous avez conçu une politique tirée des histoires.

— De la sorte, dit M. Roman, j’ai le premier, tracé aux princes et aux ministres des règles dont ils ne peuvent s’écarter sans danger.

— Aussi vous voit-on, monsieur, au frontispice de votre livre, sous la figure de