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XII

L’ARMÉE (Suite et fin).


— Mon fils, ajouta mon bon maître, je vous ferai paraître tout ensemble, dans l’état de ces pauvres soldats qui vont servir le roi, la honte de l’homme et sa gloire. En effet la guerre nous ramène et nous tire à notre brutalité naturelle ; elle est l’effet d’une férocité que nous avons en commun avec les animaux, je ne dis pas seulement les lions et les coqs, qui y portent une admirable fierté, mais encore les oiselets, tels que les geais et les mésanges dont les mœurs sont très querelleuses, et même les insectes, guêpes et fourmis, qui se battent avec un achar-