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je vous accorde que, selon elle, et en la suivant à la piste, je ne puis discerner dans l’enfant qui naît ni le chrétien, ni l’homme ni seulement l’individu, et que la chair est un hiéroglyphe parfaitement indéchiffrable. Mais cela n’est rien et nous ne voyons que l’envers de la tapisserie. Ne nous y attachons pas, et sachons que, de ce côté nous ne pouvons rien connaître. Tournons-nous tout entiers vers l’intelligible qui est l’âme humaine unie à Dieu.

» Vous êtes plaisant, monsieur Nicolas Cerise, avec la nature et la génération. Vous ne faites l’effet d’un bourgeois qui croirait avoir surpris les secrets du roi, parce qu’il a vu les peintures qui décorent la salle du conseil. De même que les secrets sont dans les discours du souverain et des ministres, la destinée de l’homme est dans la pensée, qui procède à la fois de la créature et du créateur. Le reste n’est qu’amusement et niaiseries propres à divertir les badauds, dont on voit beaucoup dans les Académies,