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maman ne m’avait pas trompé et qu’en dépit des apparences il n’y avait pas d’angélique dans la maison.

Ainsi, pour cette fois, mon cœur éclaira ma raison. Je voudrais en conclure que toujours on doit se gouverner sur les lumières du cœur. Ce serait la morale de cette histoire ; les âmes tendres s’en délecteraient. Mais il faut dire la vérité au risque de déplaire. Le cœur se trompe comme l’esprit ; ses erreurs ne sont pas moins funestes et l’on a plus de mal à s’en défaire à cause de la douceur qui s’y mêle.